Par Audrey Gauthier, 26 mars 2015
Progrès Villeray
La disparition du programme Accès-Logis suscite de nombreuses craintes au sein du Comité d’action de Parc-Extension (CAPE) et de l’Association des locataires de Villeray (ALV). De nombreux projets d’habitation seraient en péril suivant l’arrêt de cette source de financement, selon ces organismes.
«C’est le seul programme au Québec qui finance l’élaboration et la réalisation de logements sociaux. Sans la subvention, il n’y aura plus ce type de projets dans Villeray. Par exemple, la reconversion de l’hôpital chinois ne verrait pas le jour dans ce cas», s’inquiète Véronique Houle, de l’ALV.
L’impact est similaire dans Parc-Extension. Un projet des Habitations populaires de Parc-Extension, sur la rue Jarry Ouest, tomberait aussi à l’eau.
De plus en plus de rumeurs
En plus des rumeurs au sujet de l’abolition du programme, d’autres ouï-dire circulent. Les subventions pourraient être maintenues, mais réduites.
«Actuellement, Accès-Logis finance à hauteur de 60% les projets immobiliers. On entend dire que ce chiffre descenderait à 40%. De plus, on parle aussi que le programme soutiendrait davantage le logement privé, mettant ainsi les coopératives de côté. C’est très inquiétant. Les logements privés subventionnés sont souvent en mauvais états, comparativement aux coopératives qui sont mieux entretenues», explique Mme Houle.
Selon les deux organismes, il faudrait bonifier le programme au lieu de penser à le couper. «En ce moment, seulement 3000 logements sociaux peuvent être financés par l’entremise d’Accès-Logis, annuellement, pour tout le Québec. Nous en avons besoin de 1000 seulement à Villeray. Il faut que la limite soit rehaussée», avance Mme Houle.
Rencontre repoussée
André Trépanier, responsable des droits des locataires du CAPE, a demandé une rencontre d’urgence avec le député provincial de Laurier Dorion, Gerry Sklavounos, et l’ALV, le mois dernier. Les deux organismes attendent toujours.
«Devant son silence, je l’ai personnellement relancé sur Twitter. Il m’a dit que le logement serait toujours financé, mais d’une autre façon. Nous ne connaissons toujours pas le budget accordé ni la forme que le programme prendra. Ce n’est pas rassurant», indique M. Trépanier.