C’est par une manifestation de plusieurs centaines de personnes que le FRAPRU donnait le coup d’envoi de son Camp pour le droit au logement, au centre-ville de Montréal le jeudi 21 mai 2015. La marche s’est mise en branle au Square Dorchester, et s’est dirigée vers le parterre du Quartier des spectacle situé à proximité de la Place-des-Arts. Des actions visant les paliers de gouvernements fédéral et québécois auxquels le FRAPRU reproche de mettre en péril l’avenir du logement social ont été organisées.
La Ville de Montréal n’a toutefois pas laisser le Camp se dérouler sans intervention policière qui a démantelé le camp après quelques minutes seulement. Au jour 2 du camp, un nouveau campement a été érigé sur le terrain de l’ancienne Agence de la Santé et des Services sociaux de Montréal, sur la rue Saint-Denis juste au nord de la rue Cherrier. Encore une fois, une intervention policière a forcé les campeurs à plier bagages.
Deux grands objectifs
Le Camp pour le droit au logement vise deux grands objectifs.
Le premier objectif est de dénoncer les politiques gouvernementales qui menacent l’avenir du logement social et d’accroître la pression pour qu’elles soient révisées. Le FRAPRU reproche au gouvernement conservateur de Stephen Harper de s’en aller en élection, sans avoir annoncé la poursuite des subventions à long terme aux logements sociaux existants. Entre 2015 à 2018, 116 000 logements perdront tout financement fédéral au Canada, dont près de 21 500 au Québec, ce qui entraînera de fortes hausses de loyer pour les locataires à faible revenu qui y demeurent. Le FRAPRU réclame que le gouvernement fédéral annonce sans plus tarder la prolongation de ces subventions. Quant au gouvernement québécois de Philippe Couillard, qui a réduit de moitié le financement de nouveaux logements sociaux lors de son dernier budget, le FRAPRU craint qu’il ne procède à d’autres coupes dans les programmes d’habitation, à l‘occasion de la révision permanente des programmes dirigée par le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. L’organisme réclame pour sa part le financement de 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans au Québec, ce qui permettrait de répondre aux besoins les plus urgents et de respecter plus adéquatement le droit au logement.
Le second objectif du Camp est de sensibiliser la population aux problèmes de logement et d’itinérance. Le gouvernement fédéral estime à 270 000 le nombre de ménages locataires qui, au Québec, ont des besoins impérieux de logement. Quant à l’itinérance, elle continue de s’aggraver partout dans la province.