Stoppons les hausses!

Voir son loyer augmenter d’une centaine de dollars par mois n’a rien d’inhabituel dans l’arrondissement Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension. Ces hausses abusives sont devenues le cauchemar de nombreux résidents.

Véronique Houle rappelle aux locataires qu’ils peuvent refuser une hausse abusive de leur loyer.

« La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec fait un appel auprès des propriétaires pour qu’ils augmentent de façon hallucinante leurs loyers, car les locataires ne contesteront pas. Cependant, il y a des propriétaires qui sont bien corrects. Ce ne sont pas tous des sauvages. Néanmoins, on a constaté que les hausses sont plus élevées que ce qu’elles devraient être. Ça peut varier de 5 $ à 150 $ de plus », laisse savoir, Véronique Houle, organisatrice communautaire de l’Association des locataires de Villeray (ALV).

Si des situations comme celles-ci surviennent, l’organisme rappelle aux locataires qu’ils peuvent refuser une augmentation.

« Beaucoup de gens ignorent qu’ils peuvent refuser des hausses de loyer. Alors certains acceptent des augmentations abusives et on voit des loyers passer de 700 à 850 $ par mois, dans l’espace d’un an. Souvent ils le font, car ils ne veulent pas nuire à leur relation avec leur propriétaire », indique Mme Houle.

Un droit

L’ALV défend la notion que se loger est avant tout un droit et non une marchandise.

« On entend souvent que le logement est une forme de revenu. On est contre cette façon de penser, car c’est un droit de pouvoir se loger convenablement et non une marchandise qu’on doit se procurer. Si le propriétaire n’a rien fait dans l’appartement, il peut tout de même augmenter le loyer de 0,8 %, selon la Régie du logement du Québec. Pour nous, c’est quelque chose qu’il faut revoir », affirme Mme Houle.

Dans un arrondissement où plus de 70 % de la population est locataire, pouvoir se loger à faible coût peut devenir une épreuve.

« 47 % des locataires vivent sous le seuil du faible revenu. Selon une étude effectuée par le centre de santé et de services sociaux du secteur, il y a une différence de 77 $ entre un loyer moyen dans Villeray Est et Ouest, soit une variation d’environ 1000 $ par année. Les élus nous disent qu’il n’y a pas d’embourgeoisement dans Villeray Ouest, mais on a la preuve que c’est faux. C’est de plus en plus difficile pour des personnes à faible revenu de se loger dans le quartier », fait-elle valoir.

Pour tenter de faciliter l’accès à des appartements abordables, l’ALV souhaite que l’arrondissement Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension revoie ses façons de faire en ce qui a trait au logement social.

« C’est bien beau la stratégie d’inclusion, mais elle ne s’applique qu’aux projets de 200 unités et plus. Selon nous, il faut mettre en place des réserves foncières. L’arrondissement ciblerait des terrains dans Villeray et les réserverait pour du logement social. À l’ALV, on considère qu’il faudrait 8000 nouveaux logements sociaux, car 37 % de la population du quartier dédie plus de 30 % de son revenu pour son loyer », souligne-t-elle.

L’ALV organise des ateliers sur les hausses de loyer, au centre des loisirs communautaires Lajeunesse (7378, rue Lajeunesse). Le prochain se déroulera le 25 mars, de 18 h 30 à 21 h 30. Pour connaître l’horaire complet des ateliers ou pour joindre l’ALV, on visite le http://associationdeslocatairesdevilleray.blogspot.ca ou on compose le 514 270-6703.

Loyer moyen

Selon la Société canadienne d’hypothèque et de logement, un appartement d’une chambre à coucher (3 ½) coûtait en moyenne 573 $, par mois, en 2013, dans l’arrondissement Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension.  Les loyers s’élevaient à 621 $ pour deux chambres (4 ½) et 751 $ pour trois chambres (5 ½).